C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la mort de M. Henri Barnabé. Il vient paisiblement de nous quitter. Au moment de mettre ces lignes, l’émotion est à son comble. M. Henri Barnabé n’est pas seulement parmi celles et ceux qui ont fondé le MAJ, mais il est en plus, l’un de nos militants qui a sacrifié une grande partie de sa vie en défendant les droits des personnes les plus vulnérables de notre société.
Malgré des échecs substantiels et un vécu terriblement douloureux, la vie de cet honorable citoyen demeure pièce à conviction au poids d’une valeur historique contre des crimes horribles commis à travers l’histoire du Québec. M. Henri Barnabé fut tout d’abord orphelin de Duplessis, puis faussement déclaré malade mental comme des milliers d’autres enfants par le gouvernement du Québec. Confiné dans des institutions psychiatriques entre les années 1940 et 1960, puis libéré afin d’embrasser une seconde vie, sauf que celle-ci n’a pas été clémente non plus. M. Henri Barnabé va vivre le restant de sa vie stigmatisé injustement déficient mental. Voilà comment les injustices vont le marquer au fer rouge à jamais et le combat devient conséquent d’un parcours quasi obligatoire pour des hommes comme lui.
Traversant le deuil de cet homme, en premier pour revenir un peu plus tard à son parcours. Un parcours qui nous a émerveillés par sa compassion, son courage, son humanisme disant à la merveille. Nous ne pouvons jamais lui rendre hommage. La perte de cet homme humble devra s’inscrire dans le registre des grands. Il faut connaitre en premier M. Henri Barnabé pour se prononcer après. Cet homme exceptionnel va nous manquer terriblement et le vide qui nous a laissé va être également difficile à combler.
Il continuera de vivre dans notre esprit et pourquoi pas pour longtemps ?
Adieu Monsieur Barnabé.
Hadj Zitouni