Par Hadj Zitouni
Le 25 mars 2023
« On aura tendance à se tourner vers l’immigration. Mais Il faut loger ces immigrants. Les franciser. Les intégrer. Les éduquer ». C’est un passage d’un article publié dans le journal de Montréal le 23 mars 2023 intitulé, Le modèle québécois va finir par craquer.
L’auteur avait amputé la chaîne de son wagon locomotive lançait un peu à la hâte en laissant derrière lui d’autres wagons d’une valeur inestimable. Je prends soin, dans cet article, de les rattacher à son train. Voici ces wagons manquants avec leurs marchandises, indemnes : On aura tendance à se tourner vers l’immigration. Mais il faut les exploiter ces immigrants. Les vider. Les déraciner. Les condamnés, eux et leur postérité à demeurer Étranger à jamais. Ce n’est pas surprenant d’entendre d’un journaliste « plouc » une bourde de cette taille. D’ailleurs, notre « plouc » achève son article avec une note encore plus surprenante, cette fois allant jusqu’à proposer au gouvernement de François Legault de couper les dépenses concernant l’hébergement, l’intégration, la francisation, l’éducation de ces pauvres (yanomamis) qui débarquent vagues après vagues au Québec et qui sont devenus selon notre « plouc », un vrai fardeau pour l’économie québécoise. Wow! Quel abrutissement!
Dès le seuil de son article, notre « Plouc » n’était aucunement gêné de déclarer, « Je ne suis pas un expert en économie » et puis, il reprend cet aveu au moment de vouloir quitter son écrit. « Comme je l’ai dit, je ne suis pas un expert en économie ». Sauf qu’à peine fini cette phrase, le « plouc » glisse dans l’habit d’un expert qui chapote les experts en économie. Il a du culot notre « Plouc » d’aller même conseiller le premier ministre du Québec à couper dans des dépenses comme celles, par exemple, d’éduquer les immigrants. Le mot éduquer est révoltant et depuis quand le Québec éduque les immigrants? Haut de son gradin, le « plouc » avait déjà oublié l’histoire de ces ancêtres colons.
Prenons un peu de recul. Le Québec est fondé indiscutablement sur des vagues d’immigrations depuis le début du XVIIe siècle. Ces vagues se poursuivent de nos jours. Il faut bien admettre que c’est grâce à ces vagues d’immigrations que le Québec continue d’exister. Force est de constater que ces vagues se poursuivent de nos jours, successives, ininterrompues. Par contre à l’inverse du XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles, Immigration Canada a soumis les gens, qui cherchent à immigrer sur ses terres, à des critères éliminatoires d’une grille de sélection rigoureuse. Acceptations faites sur mesures pour répondre à des besoins ciblés à court et longue terme.
L’équipage de l’empire PP, Richard, Mathieu, Sophie, Antoine, Normand, Sylvain, Denise… et j’en passe, sont les progénitures de ces vagues qui se sont succédées dans un temps lointain. Est-ce que les premières vagues de populations qui ont peuplé le Québec au XVIIe et XVIIIe siècles étaient à ce niveau de sélection, sinon étaient-elles réellement bien éduquées?
Incontestablement, la grille de sélection qui est imposée par Immigration Canada depuis le début du XXe siècle atteste que le niveau d’instruction et d’éducation des personnes qui immigrent au Canada est plus élevé que les vagues précédentes d’immigration.
Donc, le modèle québécois ne va pas craquer par les dépenses faites à réintégrer des candidats hautement qualifiés aspirant à devenir les futurs québécois, mais plutôt par le discours de ces « ploucs » qui se pensent meilleurs que les autres, alors que le Québec appartient à tous celles et ceux qui veulent être québécois.