Le
Mouvement Action Justice (MAJ) est un organisme à but non lucratif qui a été
fondé en 1998. Le but ultime du MAJ est de dénoncer le non-respect des droits
individuels et collectifs commises par les institutions gouvernementales et
non-gouvernementales. Un meilleur accès à la justice est au cœur du combat que
mène le MAJ. MAJ est proactif dans son milieu et dénonce continuellement les
droits bafoués des citoyens qui sont parfois à bout de ressource. Si vous vous
trouvez dans ce genre de situation, nous pouvons peut-être vous aider. MAJ a
pour objectif d’accompagner les citoyens qui sont dépourvus de moyen et qui
font face au labyrinthe que peut représenter le système de justice.
Pour accompagner
sa clientèle, MAJ a mis sur pieds en septembre 2019 une clinique juridique
offrant gratuitement conseils et informations juridiques. L’équipe,
constituée d’un avocat spécialisé en droit criminel, d’intervenants sociaux et d’étudiants
en droit, se fera un plaisir de vous transmettre toute l’information juridique
qui pourrait vous aider à vous guider dans votre situation. Depuis
l’instauration de la clinique juridique, nous avons donné plus d’une centaine
de consultations juridiques gratuites.
Si
nous ne sommes pas en mesure de répondre précisément à vos questions, il nous
fera plaisir de vous orienter ou vous aider à trouver une solution. L’expérience
de notre équipe et sa connaissance du milieu tant juridique qu’administratif québécois
lui permettra de vous orienter vers des ressources adéquates.
Voici
le genre de dossier que nous avons l’habitude de traiter :
Un
policier n’a pas respecté l’une de ses obligations déontologiques dans le cadre
de ses fonctions;
Un
avocat ne respecte pas ses obligations éthiques et/ou déontologiques, ou ne
rencontre pas vos attentes dans la prestation de ses services;
Un
professionnel du secteur de la Justice aurait commis une faute à votre égard;
Accusations
criminelles à l’endroit d’un justiciable;
Victimes
d’acte criminel;
Problèmes
de toutes sortes au travail, incluant notamment du harcèlement au travail;
Toute
autre forme d’injustice
La
clinique juridique Mouvement Action Justice est là pour vous. Pour vous
informer, appuyer et accompagner. N’hésitez pas à communiquer avec nous!
Pour plus d’information, veuillez consulter le
site web de MAJ à www.maj-quebec.com.
En plein débat sur le projet de loi
sécurité globale, le gouvernement français est mis en difficulté à son tour avec
une énième vidéo virale, montrant un homme noir prénommé Michel Zecler,
producteur de musique, se faire tabasser par trois policiers dans son propre
studio d’enregistrement.
La vidéo a fait le tour de la toile et
au-delà même des frontières de l’hexagone. Ce qui interpelle le Mouvement
Action Justice aujourd’hui, au-delà de la brutalité et des bavures policières,
sont les déclarations calomnieuses de ces derniers. Ils affirment, dans leurs dépositions,
avoir agi sous la menace de la personne interpelle qui aurait tente de
subtiliser leurs armes. Ils ont justifié par ailleurs la garde a vue de
Monsieur Michel par des « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique »
et « rébellion ». La vidéo de camera surveillance vient quant à elle discréditer
les policiers. La séquence est inouïe et choquante. Le parquet classe finalement
les poursuites contre Michel pour entamer une nouvelle procédure contre les
agents de police pour « violences par personne dépositaire de l’autorité
publique » et « faux en écriture publique ».
Une telle situation est tout à fait transposable dans notre province du Québec. Lorsqu’un citoyen, un administré fait face à la police, sa parole ne fait jamais le poids. Nous sommes conscients que le travail, louable au demeurant, de nos agents, doit être protégé et garanti. Mais un équilibre reste a préserver pour toutes ces personnes faisant l’objet d’injustice, et pour qui, l’autorité compétente à les protéger, est auteure des infractions reprochées.
C’est avec beaucoup d’émotions que nous apprenions le 28 septembre dernier le décès de Joyce Echaquan, à l’hôpital de Joliette, dans des circonstances troubles.
Cette
mère de 7 enfants, d’origine autochtone est morte sous les injures à
connotation raciste et dégradante du personnel soignants.
La
vidéo de ses derniers instants, filmée par Madame Echaquan elle-même, a provoqué
une vague d’indignation non seulement dans tout le Québec, mais également au
Canada et à l’international.
Mouvement
action justice réitère ses profondes condoléances à la famille de la victime,
et à la communauté autochtone.
Toutefois,
nous continuons de nous questionner sur cette vague d’émoi qu’un tel drame suscite.
Est-ce l’existence même des difficultés rencontrées par autochtones dans leurs
relations avec les différents corps et démembrements de l’État qui nous choc et
qui n’est malheureusement pas récente?
Est-ce la matérialisation de telles dénonciations par l’enregistrement
de Madame Echaquan qui nous émeu ?
MAJ
rappelle que ces lacunes ont déjà été mises en exergue dans différents rapports
et notamment dans le Rapport final de la Commission d’enquête Viens et qu’il
est plus que jamais primordial de suivre les recommandations de ce dernier. Il
est nécessaire, dans l’objectif de faire cesser la discrimination systématique
des peuples de premières nations et Inuits dans leurs accès aux services publics, qui sont,
inutile de le souligner, de droit.
HADJ ZITOUNI, président de Mouvement Action Justice Vendredi, 12 juin 2020 23:30
Mettre le feu aux poudres est devenu incontournable pour obtenir des réformes !
La colère exprimée dans le calme de tous les manifestants québécois qui sont descendus dans les rues par milliers à travers la province dénonçant le racisme systémique et la brutalité policière est malheureusement un effort en vain, sinon un salut chaleureux à la mémoire de George Floyd, cet Afro-Américain tué injustement par un policier blanc à Minneapolis dans le Minnesota le 25 mai 2020.
Et malgré que François Legault, premier ministre du Québec fût sommé à son tour de reconnaître du bout des lèvres l’existence du racisme au Québec, sauf que celui-ci reste un hypocrite rusé parmi d’autres, qui expriment à moitié ou pas du tout l’énoncé afin d’empêcher tout changement profond.
La mort brutale et inhumaine de George Floyd avait entrainé des discussions à tous les niveaux des sphères sociales et politiques. Des affrontements même ont éclaté ici et là. Justin Trudeau, par exemple, ne partageait pas le constat de François Legault sur la question du racisme systémique au Québec et pourtant, à mon avis, ces deux élus n’ont jamais vécu le racisme dans ses formes répugnantes.
Mais force est de constater que des milliers de citoyens québécois sont descendus à plusieurs reprises dans les rues pour dénoncer les inégalités basées sur une couleur de peau, une origine ou une religion différente. Plusieurs commissions, institutions, analyses universitaires, travaux de recherche… ont affirmé que le racisme au Québec est systémique. Tous se sont rendus à la même conclusion. Ils l’ont déclaré aussi haut et fort, sans détour aucun pour que des gens comme François Legault se rendent à l’évidence qu’il n’est plus question, maintenant, de nier cette réalité. Dans cette veine, nous ne nous pouvons pas soigner un mal sans l’identifier clairement.
Après ces manifestations louables, j’ai
assisté à une réunion de notre conseil d’administration et lors de nos discussions,
j’étais surpris par la déclaration de l’un de nos membres qui s’est déclaré
ouvertement raciste sans savoir pourquoi. Elle était mal à l’aise face au petit
débat qu’elle venait d’alimenter. Pour se sauver la face, elle a finalement réfuté le blâme à
quelques génétiques égarées quelque part dans ses gènes.
Ainsi, ni François Legault ni d’autres n’arrivent à se défendre avec succès contre une telle aberration. Les hommes sont nés égaux, ce sont les mentalités en chute dégradante qui les éloignaient de la source. Hypocrisies, ignorances, orgueils, inconsciences, et j’en passe, demeurent un fort de glace invisible qui renforce les inégalités et divises les humains.
Ce n’est pas la mort de George Floyd qui avait mis le feu à la poudre à travers les États-Unis. Un noir persécuté, violenté, abattu ou exécuté injustement par les forces policières aux États-Unis, ça ne date pas d’hier. La mort de cet Afro-Américain était délibérément gratuite, un peu absurde, difficile à suivre l’exécution. Sa transmission sur les écrans avait heurté un nombre infini de personnes à travers le monde. Les images de ce meurtre captées clandestinement et diffusées partout étaient froides, choquantes, piquant à vif la conscience des vivants. Personne ne souhaitera vivre un tel châtiment aussi cruel, inhumain et dégradant. Hélas, elles sont nombreuses, voire très nombreuses, les personnes de couleurs qui sont mortes dans un tel dessin abusif, sauf que la réaction des citoyens américains n’a jamais été disproportionnée au point de retenir, figer le regard des décideurs face à une telle aberration.
Qui a mis le feu aux poudres et enflammé
les États-Unis ?
Désormais, marches, protestations, occupations pacifiques des rues ne servaient finalement presque à rien. Le recours à des moyens purement démocratiques, civilisés n’ont réellement pas d’impact, sauf quelques bribes dans les coulisses du pouvoir et des promesses reportées continuellement à plus tard.
La mort de George Floyd nous a permis d’assister au réveil d’une conscience collective sans précédent. Il fut brutal ce sursaut de masse, longtemps souhaité, soupçonné, mais désespérément inattendu. Dans ce pays, la prise de conscience collective et son mode de fonctionnement semblaient désactivés depuis 1960. Nous sommes devant un peuple hypnotisé dans sa misère qui vient de se réveiller. Un peuple pris par la peur, par la crainte, par l’incertitude qui l’entoure et l’étouffe. Ce peuple marginalisé qui vient de se réveiller, mais pas pour longtemps, il retournera forcément à son sommeil attendant des jours meilleurs, des jours qui risquent de ne jamais arriver.
Mettre le feu aux poudres et enflammer les
villes secouent violemment la conscience des politiciens, les réveillent, les
gardent vigilants aussi longtemps que le brasier ne serait pas éteint. En 1787, Thomas Jefferson, troisième
président des États-Unis, l’avait reconnu et conseillé à ses concitoyens de se soulever
chaque fois que l’impasse de l’injustice persiste. « I hold it that a little rebellion now and then is a
good thing, and as neccessary in the political word as storms in the
physical »[1].
Il faut se lever contre les injustices. Si uniquement dans cette posture de réveil que liberté, égalité vous reviennent. Il faut de temps en temps, se soulever pour redresser les droits fondamentaux, ramener la paix dans le cœur des citoyens. Thomas Jefferson n’était pas gêné de le dire, de le rappeler à son époque. Autrement dit, quand vous portez le souci et la brûlure de l’injustice de votre société, il n’y a rien qui vous empêche de franchir ce pas. Désormais, le désordre apporte l’ordre bénéfique pour tous.
Au Québec, ces jours-ci, ce n’est ni la mort de George Floyd qui a relancé vivement le débat sur le racisme et la brutalité policière, ni les flammes ou la colère des manifestants américains face à leur drame qui a mis Justin Trudeau à genou et fait avouer à François Legault l’existence du racisme au Québec, c’est plutôt la crainte de cette prise de conscience collective, ce réveil, cette révolte, cette colère brûlante de nos voisins qui auraient pu contaminer le Canada et en particulier le Québec à sortir de sa civilité et mettre le feu aux poudres en quête d’éradiquer le racisme de nos sphères sociales.
Maintenant, est-ce qu’avec ces dernières contestations hautement pacifiques, daignent de reconnaissance et de respect, nos dirigeants vont-ils se tenir droit ensemble pour un changement de cap?
COVID-19 et activités de la Clinique
juridique du Mouvement Action Justice
Nous traversons
une période sans précédent avec le COVID-19. C’est pourquoi le Mouvement Action
Justice suit attentivement l’évolution de la situation et les directives émises
par les autorités gouvernementales ou sanitaires. Nous souhaitons respecter et
encourager le confinement et les mesures de sécurité déployées à travers la
province. Nous tenons également à rassurer les citoyens que nous prenons toutes
les mesures jugées nécessaires afin d’agir de manière responsable en tant
qu’organisme desservant les citoyens.
Lors d’un point de
presse du premier ministre François Legault en date du 23 mars 2020, le
gouvernement du Québec a choisi de réduire au
maximum des services et activités jugées non prioritaires. Toutefois, les
« services juridiques » ont été jugés comme des « services
essentiels ».
C’est pourquoi le Mouvement Action Justice a décidé de maintenir les activités de sa Clinique juridique en faisant appel uniquement aux technologies de l’information, c’est-à-dire par téléphone, courriel ou visioconférence (Skype, FaceTime, Messenger, WhatsApp ou autre). Les périodes de consultation demeurent tous les mardis de 17 h à 19 h. La prise des rendez-vous continuera également tous les jours de la semaine de 9 h à 16 h.
N’hésitez pas à communiquer avec le
Mouvement Action Justice si vous avez des questions.
Le
22 octobre 2019, c’était la date de la 10e
vigile annuelle en mémoire aux victimes de bavures policières. Ils sont
nombreux ceux qui sont tombés sous les balles de l’autorité policière à travers
le Québec.
Cette
journée commémorative était marquée par la présence notamment des mères de victimes
de ces brutalités. Il y avait également des militants qui se sont donnés
rendez-vous devant le siège de la fraternité policière.
Le
choix de ce lieu de ce rendez-vous n’est pas anodin… En effet, les premières
marches de l’édifice de la fraternité policière furent occupées par des
banderoles affichant les photos de victimes dont les vies ont été malheureusement
fauchées suite aux brutalités policières.
Ces
manifestants ont voulu nous rappeler que la mort de ces personnes ne doit pas
être insignifiante. Nous ne devons pas oublier ces individus, ces citoyens qui
ont perdu la vie injustement dans des circonstances troublantes et inquiétantes.
Ces citoyennes et citoyens n’auraient jamais dû mourir de cette façon.
Lors
de cette vigile, il pleuvait doucement en cette fin de journée. Les
organisateurs ont donné la parole aux participants. Les mères des victimes ont
parlé en priorité et ont exprimé leur souffrance et douleur suite à la disparition
de leurs enfants.
Les
victimes étaient des adultes, mais elles restent néanmoins les enfants de ces mères.
En effet, tout au long de cette vigile, les mères ne cessaient d’utiliser l’expression
« nos enfants ». Ce substantif caractérise une protection parentale.
Hélas, la force qui a arraché les vies de ces victimes était disproportionnée,
car il y a eu un abus de pouvoir.
Les
mères sont venues dénoncer ces enquêtes d’images embrouillant toutes vérités
susceptibles d’introduire un policier devant une cour pénale. Des enquêtes,
plutôt, des écrans de fumée, un peu trop opaques aux goûts amers venaient
tristement alourdir les peines des plaignants. Ces mères ne souhaitent à personne
de vivre de telles pertes injustifiées.
Toutes
ces mères sont venues témoigner de leur douleur et du vide laissé par les
disparitions de leurs progénitures, mais aussi du non-sens de ces fins
tragiques. Il n’y a pas de façon plus brutale que celle d’enlever la vie à
quelqu’un injustement. Voilà, peut-être pourquoi, ces mères n’ont pas réussi à
faire le deuil de leurs enfants.
Lors
de la prise de la parole : les voix de ces mères étaient étouffées,
brisées, entrecoupées de sanglots. Elles espéraient la présence de politiciens
à cette vigile et voulaient faire entendre leur désarroi au-delà de ce rassemblement!
Il s’agit de vies, indiscutablement, qui auraient pu être épargnées.
Que
puis-je vous dire? Entendre et sentir le chagrin d’une mère qui a perdu son
fils, c’est une chose, mais l’entendre dénoncer une justice qui refuse de venir
est toute autre. C’était émouvant de les entendre, ces mères déplorer l’injustice
de l’impasse: Des enquêtes bidons miroitaient en guise de faire en dormir une
population déjà hiberné à la longueur des années.
Toutes,
sans exception, elles cherchaient cette justice qui fait, depuis longtemps,
défaut au Québec : l’impunité policière règne.
J’étais
triste de voir le peu de participants qui sont venus appuyer une telle cause. Je
m’interrogeais : qu’est-ce qui est arrivé à cette société pour que ses
citoyens ne réagissent pas devant un tel événement commémoratif ? Combien
faut-il de morts pour réveiller les consciences face à une telle tragédie ? Il
s’agit bel et bien de vies humaines qui ont été anéanties en raison d’une
incompétence, d’une lâcheté démesurée, d’un acte de racisme envers autrui, d’une
incapacité de gérer des moments de paniques et surtout le règne sans fin de
l’impunité policière.
A
la fin de cette journée du mois d’octobre, une nuit d’hiver à l’air précoce se
profilait, le ciel pleurait en douceur, le vent soufflait comme pour éteindre
des bougies commémoratives d’anniversaires. Les mères des victimes versaient
des larmes chaudes en silence et derrière les fenêtres du rez-de-chaussée de
l’édifice de la fraternité policière, soudain un groupe de curieux,
fonctionnaires et policiers se sont empressés de voir le spectacle que la
vigile semblait donner à l’extérieur.
L’indignation m’a saisi quand j’ai aperçu le président de la fraternité policière en train de rire au milieu de son équipe. J’ignore jusqu’à présent le contexte qui a mené ce rire difficilement justifiable, inapproprié à cette heure où les mères des victimes versaient des larmes de chagrin et de douleur. Je ne prétends pas que le rire visait la vigile. Je n’écarte pas non plus cette hypothèse, mais dans tous les cas : le rire n’avait pas sa place à ce moment précis.
NOTE : Le présent texte est construit d’après les notes du 22 octobre 2019
Le Mouvement
Action Justice souhaite informer le public de l’ouverture officielle de sa
clinique juridique qui débutera les consultations gratuites portes ouvertes
tous les mardis à partir de 15 h.
Bien sûr, tout le
monde est le bienvenu sans restriction aucune. Le but est de vous aider à mieux
vous préparer et affronter les cours de justice. Nous souhaitons renforcer la
défense des droits et l’accès à la justice pour tous.
La clinique
juridique sera ouverte, le mardi 15 octobre 2019 à partir de 15h. Ainsi, nous
vous invitons à nous appeler pour mieux planifier l’horaire des consultations,
sinon, vous pouvez vous présenter à nos bureaux et tenter votre chance de
rencontrer un avocat.
Coordonnées : Mouvement Action Justice 4245, avenue Laval, bureau 5 AA, Montréal (Québec) H2W 2J6