Le 10 Octobre 2022 – MAJ
Madame Morin est, entre autres, auteure d’une œuvre colossale intitulée, Droit des aînés.
Madame la professeure,
Nous sommes un organisme à but non lucratif. Nous œuvrons en défense des droits. Cela s’est déclenché par une injustice faite à une personne et depuis deux décennies, si ce n’est pas plus. Cette lutte, qui s’est conjuguée au pluriel, n’a jamais cessé. Nous rejetons les injustices sous toutes leurs formes. Nous les dénonçons à haute voix. Incontestablement, elle demeure unie cette voix persistante contre l’abus de l’autorité au Québec.
Madame la professeure, à travers les plaintes que nous traitons au quotidien, il y a celles qui nous inquiètent, d’autres nous choquent, alors que certaines peuvent être traumatisantes. Mais nous essayons de garder la tête froide afin de continuer à servir une clientèle qui, malheureusement, cède l’espace et renonce à toute action préférant ainsi s’éteindre en signe de résignation.
Pourquoi nous vous interpellons vous personnellement, madame la professeure et pas d’autres ?
Nous avons en face de nous une personne âgée qui pleure des larmes d’impuissance, de douleurs déchirantes à la suite d’un abus de pouvoir qui l’a mis à terre. Elle cherche à repousser dans son désespoir le mal de l’injustice qui l’habite depuis son agression. Elle veut comprendre pourquoi notre société n’entend pas sa voix, alors qu’elle implore le monde autour d’elle d’agir.
Nous vous interpellons, madame la professeure, parce que vous aussi, semble-t-il, vous n’avez pas entendu le crie de cette victime de Sainte-Agathe-des-Monts, son appel au secours et à sa demande à l’aide. Nous vous rappelons qu’elles sont nombreuses ces victimes au Québec. D’ailleurs, vos œuvres juridiques témoignent assez bien de leurs désarrois. Sauf que vos écrits demeurent imputés de cette réalité qui nous enchaine fortement à avouer que beaucoup de nos aînés sont maltraités, non respectés, violentés, abusés… et attention madame la professeure, c’est l’abus de l’autorité qui est remis en question ici. Il faut avoir le courage de le dire. Vous faites des aînés votre cheval de bataille, madame la professeure. Vous galopez à l’international en défense de ces personnes de l’âge d’or, mais vous semblez vous écarter sur d’autres réalités qui empoisonnent la vie des aînés au Québec. Il est où le courage de la cavalière, madame la professeure ? Sachez que si vous publiez des articles ciblés ou vous vous introduisez, vous même à l’assemblée nationale pour débattre la question des aînés, le monde va vous entendre. Mais vous devrez également inclure la voix de ces victimes qui dénoncent l’abus de l’autorité. L’état fait malheureusement partie de ce glissement de moralité. Il faut l’affronter dans le but de mieux protéger et apaiser les soucis de nos aînés.
C’est ainsi que nous vous transférons le cri de détresse de l’une de ces victimes. Il reste à vous, madame la professeure, de le prendre ou non. Mais pour le moins, notre Mouvement vient, encore une fois, à libérer sa conscience sereinement.
Avant de céder la parole à la plaignante, madame Micheline Jacques, nous attestons la sincérité de cette déclaration que nous venons de faire et ce, à travers les nombreuses heures passées en compagnie de cette dame et nous invitons madame la professeure d’incliner de temps en temps sa plume et sa réflexion en faveur d’une dénonciation comme celle-ci.
Formellement, la plainte de Mme Micheline Jacques est tout à fait recevable, sinon en quoi le droit peut-il nous servir ?
Nos ainés ont besoin de sommités comme vous, qui ne perdent pas de vue dans leurs travaux, l’abus de pouvoir dans un contexte de grande vulnérabilité.
Voilà et nous vous laisserons lire la plainte de cette humble citoyenne. Elle déplore le traitement et le manque de respect envers les aînés au Québec. Nous vous informons également que madame Micheline Jacques avait envoyé sa plainte à la déontologie policière et ceci sans connaître, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, que cette institution n’est qu’un gaspillage des fonds public. Nous devrons comprendre que la déontologie policière au Québec utilise les victimes de l’abus policiers afin de contribuer à la formation des policiers au Québec et non pas à rendre justice à qui que ce soit. Dans ce dessin, on se moque de la victime et on l’abuse une seconde fois.
En définitive, la déontologie policière est un laboratoire inhumain où des séances de conciliations forcées à la longueur de l’année sont proposées aux victimes à contre gré. La confrontation entre policiers fautifs et leurs victimes fait partie d’un stratège complémentaire sur mesure à prix avantageux pour l’état. Alors que les victimes de l’abus policier demeurent les cobayes, par excellence, de laboratoire de la déontologie policière. L’impunité policière au Québec gagne démesurément du terrain en silence des cimetières.
Madame Micheline Jacques est entrée en contact avec le Mouvement Action Justice en Septembre 2022, afin de nous demander de l’aide.
L’équipe de Mouvement Action Justice.
Texte de la plaignante, Mme Micheline Jacques :
Sainte-Agathe-des-Monts le 6 octobre 2021
Commissaire à la déontologie policière
A200-2525 boulevard Laurier
2e étage
Québec QC G1Y 4Z6
Sujet : Plainte relative à : De l’abus de pouvoir de la part d’un policier.
Un manque de respect de la part d’un policier
De la maltraitance psychologique envers une ainée.
Madame,
Monsieur,
Mon nom est Micheline Jacques, je suis âgée de 73 ans. Depuis mai 2005, je prends soin de ma sœur et de mon frère ayant un retard intellectuel de naissance. Je me suis occupée de ma mère durant plusieurs années, je l’ai accueillie chez moi et maintenant je m’occupe d’elle alors qu’elle est en soins de longue durée au Pavillon Philippe Lapointe depuis 2019. Je reçois de l’aide du CLSC de Sainte-Agathe-des-Monts et les intervenantes qui y travaillent me considèrent comme une aidante naturelle.
Le mercredi 12 mai 2021, comme tous les mercredis, je suis allée reconduire ma sœur Pauline et mon frère Denis au Pavillon Philippe Lapointe pour un « répit » et afin qu’ils participent à des activités de 12 h 25 à 15 h 30. Je suis ensuite retournée les chercher.
Entre-temps j’ai reçu un appel m’avisant que des paiements de plus de 10 000 $ étaient dus par ma mère, pour sa chambre. Vous comprendrez mon désarroi, ma peine et mon impuissance, me sentant démunie face à cette situation. Lorsque je suis retournée chercher mon frère et ma sœur, j’ai ressenti le besoin d’en parler avec quelqu’un et j’ai donc parlé de la situation avec XXXXXXXX, préposée. Je ne cessais de pleurer, j’étais sous le choc. Madame XXXXX m’a dit : « Tu ne peux pas rester comme ça », ce à quoi j’ai répondu : « Je travaille ce soir, je vais aller me reposer à la maison avant d’aller travailler ».
Croyez-vous que ce soit assez clair? Je me suis exprimée en français pourtant.
Je me suis donc rendue à la maison, j’ai fermé la sonnerie du téléphone et je suis allée me reposer. Quelque temps après j’ai entendu qu’on cognait à ma porte avec véhémence, comme pour la défoncer. J’avais le cœur qui débattait, je n’avais aucune idée de ce qui se passait. J’ai alors crié d’arrêter. J’ai ouvert la porte et j’ai vu deux policiers. C’est à ce moment qu’un des policiers a mis son pied dans le cadrage de la porte, j’avais peur et je lui ai demandé d’enlever son pied. Ce policier avait une posture menaçante, son pied droit dans la cadre de porte, sa main droite également sur ma porte et sa main gauche à la hauteur de sa hanche, soit sur son arme ou sur un « taser », je ne sais pas, mais j’avais vraiment peur. Je vous le rappelle j’ai 73 ans !
Tout ceci s’est passé rapidement et c’est à ce moment qu’il s’est adressé à moi comme à un être inférieur à lui, non comme à un être humain, une personne âgée de surcroit. Est‑ce parce qu’il portait l’uniforme de la SQ? Je me sentais agressée, non respectée. Il a manqué de savoir-vivre, de respect et d’empathie à mon égard. Il ne cessait de me poser des questions sur un ton arrogant et menaçant, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi ils étaient là. Durant ce temps, il gardait sa position d’attaque. Il a ajouté que si je ne répondais pas il m’emmènerait de force à l’hôpital. J’étais abasourdie, imaginez ma peur et mon incompréhension. Pourquoi agissait-il ainsi à mon égard? Je suis une personne qui a aidé son prochain toute sa vie. Je m’occupe de ma mère, de ma sœur, de mon frère qui ont tous vécu chez moi. J’ai 73 ans et je continue de travailler pour pouvoir subvenir à nos besoins! Je n’ai pas beaucoup d’aide extérieure, mais j’ai toujours continué par amour pour eux. Pourquoi une telle violence verbale à mon égard?
J’ai su par la suite que la SQ avait reçu un avis du Pavillon Philippe Lapointe disant que je n’allais pas bien… mais il ne m’en a JAMAIS parlé! C’est un manque total de délicatesse! Il devait bien se rendre compte que je ne comprenais pas ce qui se passait? Ne suive-t-il pas une formation en ce sens?
C’est à ce moment que j’ai perdu patiente sur la façon dont il me traitait. Comment un policier pouvait-il entrer chez moi de force sans m’en expliquer les raisons? Je lui ai alors demandé de passer par la porte qui se trouve sur le côté, rue Hôtel-de-Ville. Son coéquipier s’est alors dirigé vers cette porte pendant que lui attendait, toujours en position menaçante. Pensait-il que je n’ouvrirais plus la porte un coup celle-ci fermée? Que cherchait-il à faire? Que voulait-il? Son collègue, plus jeune, mais avisé, a très bien compris qu’il ne fallait pas me provoquer ou me parler en haussant le ton. Prenait-il plaisir à m’humilier et à me discréditer, alors qu’il y avait des voisins autour? Son comportement est tout à fait INADMISSIBLE. Se croit-il supérieur à cause de son uniforme. Les dernières années nous avons entendu des histoires d’horreur de policier agressif. Des histoires d’horreurs aussi concernant les personnes âgées. Il est temps de faire quelque chose pour que ça cesse.
J’aimerais savoir ce qui a été dit à mon égard pour qu’on agisse avec toute cette agressivité. Je comprends qu’il y a des protocoles à respecter, mais je ne crois pas que l’agressivité en fasse partie. Encore une fois, je suis une personne âgée… pas une personne armée! Le jugement, monsieur, le jugement, savoir utiliser son jugement, pas son uniforme ou son badge!
Je me demande si les policiers de la SQ qui œuvrent à Sainte-Agathe-des-Monts ont des caméras attachées à leurs uniformes? Si c’est le cas, vous pourriez demander à visionner la bande de l’intervention et vous comprendriez pourquoi depuis ce temps je ne dors plus. J’ai constamment peur. Je me réveille en sueur et je n’arrive plus à dormir. J’ai dû consulter un médecin à ce sujet. Je ne fais que pleurer parce que je n’arrête pas de penser à cette intervention et je panique. Je le répète, j’ai 73 ans. Cette façon de me traiter est de la maltraitance et de la violence psychologique, ni plus ni moins. Croyait-il me mettre en confiance? Maintenant, je ne ferai plus jamais confiance à la police, quelle qu’elle soit et je ne me sentirai plus en sécurité. Le policier Delage ne s’est pas soucié des conséquences que cela pourrait avoir sur moi.
Le policier concerné est le matricule 13516 au nom de Delage.
À noter :
Je ne suis pas une meurtrière.
Je ne suis pas une voleuse.
Je n’ai pas de casier judiciaire.
Je ne suis pas une personne qui abuse, mais plutôt une personne qui aime assez pour tendre la main afin d’aider son prochain
J’ai enseigné le respect d’autrui à mes enfants.
Il me semble qu’un policier devrait recevoir le même enseignement.
Je ne crois pas qu’il connaisse le mot RESPECT de toute façon.
Honte à lui de porter l’uniforme de la SQ.
Je demande réparation et justice. Il ne faut pas que ce genre d’intervention auprès de personnes âgées sans défense et vulnérables continue!
C’est INNACEPTABLE.
Cette intervention a été abusive et non méritée.
Espérant que ce dossier ne se retrouvera pas sur une tablette comme tant d’autres.
Espérant recevoir de vos nouvelles dans les plus brefs délais. Sinon je me verrai dans l’obligation de contacter les médias.
Bien à vous,
Micheline Jacques
XXXXXX
XXXXXX
XXXXXX
c. c. :
Secrétariat aux ainés
Ministère de la Famille et des Ainés
1075 chemin Sainte-Foy
2e étage
Québec QC G1S 2M1
Appel aux résidents de Saint-Agathe-des-Monts : Si vous avez était victime ou témoin d’abus et de brutalité policière, n’hésitez pas à communiquer avec Le Mouvement Action Justice.