Le karma est puissance carrée : Mathieu Bock-Côté récolte ce qu’il a semé.
Par Hadj Zitouni, MAJ
Vendredi, le 28 octobre 2022
Décidément, le vœu de milliers de téléspectateurs Français qui ont eu ras le bol de Mathieu Bock-Côté et qui ne veulent plus l’entendre parler dans leurs téléviseurs, s’est amplifié ces derniers temps, de plus en plus fort. D’ailleurs, un animateur d’une émission diffusée en France sur les ondes de TMC, Yann Barthès[1] a fini par exhiber ce désir au plus haut en espérant que l’appel soit entendu.
Un écœurement pestilentiel qui ne vient nullement d’une divergence politique de droite ou de gauche, mais plutôt visant l’incompétence intellectuelle toxique chez ce personnage que la grande majorité des téléspectateurs français n’arrivent tout simplement plus à endurer. Honnêtement, il fait pitié ce Mathieu Bock-Côté sur les écrans de la télévision française.
Au Québec ce personnage passe pour un sociologue, essayiste, chroniqueur, voire tête pesante et tout ce que vous voulez, sauf qu’en dehors de cet enclos, Mathieu Bock-Côté s’est buté, comme d’autres avant lui, sur des mesures draconiennes de sélections. Au départ, les épreuves ont fait de lui un intrus peu bavard et par la suite, malgré l’armature québécoise qui le tient debout à distance est devenu loquace et pour finir indésirable dans tout l’Hexagone ou presque.
Noter que les aventures de ce bonhomme de neige ne se déroulaient pas à Chicoutimi ou en Gaspésie, mais plutôt au pays de Voltaire où la marche d’entrer dans le cercle des intellectuels est trop élevée. Or, notre chum de Chicoutimi manque remarquablement d’étoffe pour accéder. Voilà pourquoi en aucun cas, Mathieu Bock-Côté n’a été accueilli à bras ouverts dans la sphère intellectuelle française, sauf chez une partie de l’extrême droite radicale et encore à quel prix?
Éric Zemmour, candidat à la présidentielle française en 2022 et fer de lance du mouvement radical de l’extrême droite était beaucoup plus confortable sur les plateaux télévisés quand Mathieu Bock-Côté se trouvait en face de lui. Attention! Ce n’est guère pour une valeur intellectuel ajoutée au débat, mais un appât en guise d’amener le concurrent sur des segments chers à ses théories.
Constamment sur sa défensive et très peu à l’écoute, Mathieu Bock-Côté est une vraie minoterie de paroles quand il se déclenche. Vocable mal broyé, souvent récupéré pour colmater des impasses imprévues. Il roule, Mathieu Bock-Côté, sur les mêmes idées cités et récités en pompe et si par maladresse il fut interrompu au moment de ses interventions, les mots se déstabilisent chez lui et à la sueur de son front, la parole devient inaudible à l’image d’un moulin en difficulté de fonctionnement. Ainsi notre chum, Mathieu Bock-Côté, s’enfonce dans le ridicule. Et très vite, il se métamorphose en bouffon d’émission.
L’ascension fulgurante d’Éric Zemmour a fini par une chute brutale sans trop de bruit. Nous avons tous suivi cette descente vertigineuse des « adeptes du grand remplacement » et ses éclats qui remplissaient une quête presque insignifiante, sinon une dérive idéologique sur un pavé pratiquement dangereux qui ne peut amener qu’aux affrontements, voire la division, la violence et la haine.
Éric Zemmour est un journaliste, écrivain, essayiste, éditorialiste, chroniqueur, polémiste, sauf d’être à mon avis un vrai politicien. Cependant, ici, il n’y a rien à comparer avec le chum de Chicoutimi qui porte sur les plateaux télévisés son complexe identitaire à deux mains. Il aurait pu être un peu meilleur, Mathieu Bock-Côté, s’il avait adopté une réflexion moins prétentieuse, humainement défendable et intellectuellement enrichissante au pôle de la diversité humaine.
Sans ouvrir la trappe de son obsession à l’égard de la question identitaire, le discours de Mathieu Bock-Côté appelle à la discrimination, à la stigmatisation et à la violence qui peut naitre chez les citoyens qui ne partagent pas son idéologie meurtrière. Il illustre chez ses cousins français l’exemple de l’immigré qui est venu se recycler en vue de retourner sur ses pas pour semer la division.
En fonçant publiquement, mal adroitement son nez dans le chaudron de ses hôtes, Mathieu Bock-Côté avait enfreint les règles de l’hospitalité. D’emblée, il était repoussé, rejeté en hostie d’immigré. Au Québec, selon la théorie diachronique de l’immigration: tous les habitants du Québec, à l’exception des communautés autochtones, sont des immigrés ou descendants d’immigrés, sinon le dernier migrant arrivé sur le sol québécois est un Québécois à part entière. Donc, Mathieu Bock-Côté qu’il le veuille ou non, réside au Québec comme n’importe quel autre immigré. Il faut peut-être que sa pensée évolue un peu vers le principe de l’égalité naturelle s’il ne souhaite plus faire partie du statut « des hosties d’immigrés ».
Note :
Pour les médias qui refusent constamment de nous publier, je vous rappelle simplement une citation attribuée à Voltaire et qui porte le sens de l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme qui protège la liberté d’expression :
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». La citation, nous savons très bien que vous la connaissez, mais arrivant au stade de vous la rappeler, c’est une autre chose.
Il reste que la censure est, malheureusement, un autre drame au Québec.