La manifestation contre la brutalité policière : une balise préventive indispensable, dénonciatrice, vitale pour la survie de la liberté d’expression face aux abus de l’autorité policière. L’État devrait non seulement encourager son existence, mais la défendre et la protéger.
Chaque année, les forces policières déploient tous les moyens pour avorter cette expression pacifique et annuelle du 15 mars. Mais les manifestants convaincus, hors de tout doute, de leur action bravent tous les risques afin de sensibiliser la population sur l’effet néfaste des bavures de l’autorité policière.
En effet, lorsque les policiers transgressent les lois sans aucun souci majeur et que l’État à tort ou à raison fait tout pour les défendre et les protéger : la sécurité des citoyens est menacée à tout moment et en tout lieu.
Par conséquent, si l’autorité policière avait réussi son pari de diminuer considérablement le nombre des manifestants, voire même d’anéantir le mouvement et de le balayer de la place publique une fois pour toutes : l’insécurité policière régnerait.
Heureusement, des manifestants convaincus de leur marche annuelle n’ont pas cédé à ce stratège, car ils sont convaincus et avec raison d’ailleurs du bien-fondé de leur marche annuelle qui constitue un garde-fou contre l’abus policier.
Il y’a quelques années : les manifestants se comptaient par centaines, mais aujourd’hui, ils sont rendus à quelques dizaines seulement. Mais dans ce souffle de braise résistant aux intempéries de l’abus de l’autorité : il y’a une génération naissante qui relèvera ce flambeau avec courage et détermination.
Aussi, la dénonciation de l’abus de l’autorité policière est un devoir de citoyen. Il s’agit d’un appel collectif à la dignité humaine, au respect de l’Homme, un appel qui nous concerne tous sans aucune exception.
Bien que l’esprit de cette manifestation demeure présent dans la mémoire collective des citoyens tout au long de l’année : l’idée même d’abolir cette manifestation est une atteinte grave au droit de l’Homme. En effet, l’État devra prendre sa responsabilité face à cette réalité, car la présence de cette balise annuelle est un moyen dissuasif et efficace. C’est l’ordonnance de l’expression citoyenne contre l’abus de l’autorité.
Nous avons énormément de reconnaissance pour ceux et celles qui défient la peur et la crainte en participant à cet événement. Noter que la manifestation contre la brutalité policière a toujours été pacifique à l’exception de quelques provocateurs qui ne font pas le poids de la marche.
Enfin, permettez-nous de dire aux jeunes qui, de crainte d’arrestations abusives et de représailles de la part des policiers, ne veulent plus faire partie de cette marche annuelle. Vous avez tort. C’est grâce à cette manifestation et d’autres bien sûr que l’autorité policière ralentit le pas dans l’abus.
La manifestation annuelle demeure comme une balise de rappel à savoir qu’ils sont très nombreux les citoyens qui se battent au quotidien contre de tels agissements illégaux. Des citoyens qui ont ras-le-bol de voir une telle société infectée par des injustices humiliantes, blessantes, meurtrières à l’endroit des citoyens et surtout les citoyens les plus démunis de notre société.
Hadj Zitouni, président